Newsletter août 2020

Bonjour à toutes et à tous,

En présentation de notre septième édition de ce dit « septième Art » et en réaction à la question que l’on pose souvent aux cinéastes :

« Pourquoi faites-vous du cinéma ? »,

nous avons eu envie d’en poser une autre :

« Pourquoi n’en faites-vous pas ? »

Le cinéma est encore, et peut-être plus que jamais, un moyen extraordinaire de réinventer le monde, de proposer un autre regard pour réveiller la conscience et les désirs profonds qu’il y a en chacun de nous.

Tel un enfant, quand je vois un film de cinéma, je m’identifie immédiatement au héros.

Quand je vois un film qui n’est pas du cinéma, je meurs.

Je meurs de me retrouver face à un simulacre, un fac-similé dévoué corps et âme à l’argent. D’ailleurs, ne dit-on pas d’un film qu’il a "bien marché" quand il a fait beaucoup d’entrées, rapporté beaucoup d’argent ?

Le cinéma me fait toujours autant rêver et vibrer. Mais il commence à se faire rare dans les espaces de diffusion.

C’est peut-être pour cela que l’on fait notre festival. Pour se le réapproprier. Maintenir en vie les films et ceux qui les ont faits.

Passer des oeuvres inconnues, bien sûr, mais aussi passer des films connus débarrassés de leurs oripeaux promotionnels qui salissent tout jusqu’à l’œuvre elle-même.

C’est fantastique de voir des poèmes filmés totalement hors circuit faits dans la clandestinité la plus totale. Une forme de liberté incroyable autant que douloureuse. Il y a peut-être en France un Rimbaud par village, qui sait ?

C’est tout aussi fantastique de voir des poèmes filmés complétement dans le sérail mais dont les réalisateurs ont malgré tout réussi à garder leur ligne sensible, leur singularité et leur puissance poétique.

Aux Filmeurs, on essaie de rameuter tout ce monde-là.

Les inconnus sont durs à trouver précisément parce qu’on ne les connait pas et les connus sont durs à faire venir parce qu’ils sont très sollicités.

Mais, l’un dans l’autre, on arrive tous les ans à faire une belle petite fête du cinéma, du vrai…

Faire venir Noémie Lvovsky et Lo Thivolle, deux grands poètes aux parcours totalement opposés, c’est gagné ! On sait déjà que ça va être merveilleux.

Réunir à la même place ces deux là plus Denis Lavant, Jacques-Rémy Girerd, Ariane Doublet, Benoît Delbove, Sylvain Chomet, Daniela de Felice, Matthieu Chatellier et Frank Beauvais, ce sera ça le cœur de la chose. Tous sur la même ligne, et de départ et d’arrivée. Pas de compétition bien sûr ! Juste le partage avec en prime un petit état des lieux sur le cinéma indépendant proposé par la brillante Marina Fosse qui vient de sortir un livre sur la question. Le tout accompagné de Melissmell, Mantekiya et Polyamide Trio, sans compter la quasi légendaire bonne bouffe pas chère… 

Et en parlant de pas cher, cette année on tente le prix libre. Chacun donne ce qu’il veut, ce qu’il peut. Que l’argent soit réellement au second plan (on aime les patates).

Le jeudi 27, de 14 à 22 heures, ce sera la fête aux enfants (et aux parents car les films projetés sont évidemment remarquables et pour tous). La fête aux marmots, aux p’tiots, aux minots, aux gamins qui sont déjà prêts à remettre le monde à l’endroit. On leur doit bien ça, non ?

Et en prime, pour eux, y pourront bouffer une glace sans masque s’ils ont moins de 11 ans. Pour les autres, pour nous, on fera comme on nous dit de faire. On essaiera de faire attention à tout le monde. On sera principalement en plein-air. Pas de tension avec tout ça. Que ceux qui ne le sentent pas ne viennent pas. Sachez seulement que, de notre côté, on respectera les règles en vigueur sans pour autant se transformer en gendarme. On s’en remettra au bon sens de chacun.

Il y aura des espaces un peu plus espacés… de grands espaces… comme dans les westerns de mon enfance… pour que la fête du cinéma continue ! Pour que les cinéastes retrouvent le chemin du cinéma ! Celui qui nous fait tant rêver, qui nous réinvente à chaque fois dans un avenir incertain, fragile, magnifique !

Alors à bientôt les amis !

Emmanuel des Filmeurs


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